mardi 28 avril 2009

SaintE-Marbella en 40 heures, Pâques 1964

Pâques 1964 (ou 63 peut-être), qu'allons-nous faire pour les 2 semaines de vacances à venir se demandait-on rue Francis Baulier, à la Maison des Elèves de l'Ecole des Mines de St Etienne ? Pourquoi pas Marbella dans le sud de l'Espagne ? Aussitôt dit, aussitôt organisé, appartement retenu je ne me rappelle pas comment. On y allait à 4 copains dont Jean-Pierre, Jean-Marie (et sa 4CV) et Michel, auquels se joignaient ma soeur Michèle et Geneviève, la cousine de Jean-Pierre.


Sur Google Maps, cela fait 1709 kilomètres, et 15 heures 44 de voiture. Toutefois, à cette époque, il n'y avait pas 1 seul kilomètre d'autoroute sur toute la côte espagnole, et la route y était tortueuse et mal entretenue.

Mais nous n'avions peur de rien, et nous nous sommes dits que le mieux était de faire le voyage d'une traite en se relayant au volant. Cela nous pris 40 heures !
Jean-Pierre à qui j'évoquais ce voyage récemment m'a rappelé cette anecdote : "J'étais devant et regardais la carte et les panneaux de signalisation pour te guider. Dans la lueur des phares, je me souviens que je voyais les panneaux indiquant "Obras", je cherchais en vain sur la carte où cela se trouvait. Quelques nids de poule plus loin, encore des "Obras" et on ne semblait pas se rapprocher !..."

Mais nous sommes arrivés sans encombres, ma 2CV et la 4CV de Jean-Marie. Au bout de 40 heures, c'était un peu dingue.

Pas beaucoup de souvenirs : plage, visite de Malaga, bistrots, musique andalouse, vaguement. J'avais un faible pour Geneviève, et ses beaux yeux gris... Mais ces derniers se portaient plus volontiers sur Michel qui, avec sa pipe et sa belle écharpe, jouait les hidalgos romantiques - transalpins, dans son cas. Et à côté de lui, mon allure de séminariste ne faisait pas le poids...

J'ai aussi le souvenir d'une Azucena qui avait "retenu l'attention" de Jean-Marie ; "Fleur de Lys", prénom de la demoiselle, nous faisait beaucoup rire.

Puisque nous étions stupides au point d'aligner 40 heures de conduite de suite, nous décidâmes logiquement que le fin du fin consistait à aller observer le lever du soleil à Ronda, ville tauromachique dans la montagne au-dessus de Marbella. Et donc on veille jusqu'à 3 heures du matin avant de partir en voiture pour 60 kilomètres d'une petite route de montagne. On traînasse un peu dans une ville endormie en attendant. Et à près de 800 mètres d'altitude, dans la froidure d'avril, on a effectivement vu le soleil se lever. Et nous sommes redescendus. Nous coucher !

PS (PS = Post Scriptum, pour JP)
Déjà un message de Jean-Pierre qui vient compléter ma mémoire :
" - on aurait dû partir avec (outre ta 2 CV) la 203 de Michel. Comme celui-ci n'avait pas de quoi payer son garagiste (marron) ou que le garagiste (marron) n'arrivait pas à voler les pièces de rechange nécessaires, on a été bien contents de prendre la 4 CV d'Antonin,
- bien que ça soit très au Sud, l'eau était (à mon goût) trop froide pour se baigner (c'était quand même au premier trimestre 1964),
- on est allés deux ou trois fois à Torremolinos (à moins que ce ne soit Fuengirola - nom imprononçable pour des gosiers normalement constitués) où le patron d'une boîte de nuit déserte nous faisait entrer gratuitement et nous offrait les consommations pour attirer un public défaillant,
- on avait un jour invité, dans notre superbe appartement, deux ou trois anglaises qui passaient par là à prendre l'apéritif (à l'époque, je m'étais mis au Martini blanc, histoire de changer du Viandox). Comme j'avais amené quelques disques de blues et mon superbe électrophone Teppaz (modèle 47 amélioré 58), elles avaient pris des airs offusqués en écoutant les paroles soit-disant osées (si je me souviens bien, c'était "If you see Kay" de Memphis Slim ou, peut être, "Got my mojo working" de Muddy Waters)
"


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