dimanche 28 octobre 2007

IOS, ou comment j'ai failli y laisser ma chemise

Un blog a un côté narcissique évident, raison de plus pour raconter un épisode dont je ne suis pas particulièrement fier, celui d'un placement dans lequel j'ai bien failli perdre toute ma (che)mise.

Jeune ingénieur dans le pétrole au Sahara, je gagnais correctement ma vie et j'avais de l'argent que je pouvais placer. C'est ainsi que, comme beaucoup d'autres à Hassi Messaoud, je reçus la visite d'un démarcheur qui proposait de placer de l'argent dans un fonds très performant, IOS pour International Overseas Services. Le "Overseas" correspondait au fait que l'argent était récolté essentiellement sur les bases américaines à l'étranger, et nous au Sahara, étions une clientèle particulièrement recherchée.
Le vendeur auquel j'eu à faire sortait de HEC, et par la suite, j'ai su que ces intermédiaires étaient très solidement formés à la vente et très bien payés. Toujours est-il que comme beaucoup d'autres j'ai mis de l'argent dans ce contrat, et je versais même mensuellement une somme pour augmenter mes avoirs. J'ai retrouvé le fameux "Certificate" qui faisait, convenez-en, bonne impression...


J'ai extrait de ce magnifique document deux mentions. L'une, à côté de mon nom semble indiquer que je ne suis pas "assuré", l'autre est la signature de ce cher Bernie Cornfeld, l'inventeur de l'IOS...

Le "Not insured" ne m'a pas vraiment inquiété, car les bordereaux de situation mensuels que je recevais faisaient état d'une croissance constante de mon investissement. De l'ordre de 30% au bout de 2 ans, pas mal.

C'est alors qu'ayant quitté le pétrole pour reprendre des études aux USA, je me suis retrouvé
avec femme et enfants avec une bourse d'études de la FNEGE (Fondation Nationale pour la Gestion des Entreprises) de 840 dollars par mois. Entre temps, les choses commencèrent à sentir le roussi à Genève d'où Bernard Cornfeld dirigeait IOS. Il y menait une vie fastueuse, très "people" de l'époque. Ma plus value a fondu, et j'ai réussi à revendre mes parts en catastrophe en ne perdant qu'une dizaine de pourcents de ce que j'avais économisé.

Bien m'en a pris, car un certain Robert Vesco a repris l'empire Cornfeld, quelques années plus tard il n'en restait plus rien. Vous trouverez tous les détails de cette affaire dans cet article repris du journal Le Temps de Genève par l'excellent site Paradis Fiscaux et Judiciaires

vendredi 26 octobre 2007

Emily bouge

Cela faisait longtemps que je ne vous parlais plus d'Emily Loizeau. Allez la voir le 6 novembre au Grand Rex...
En attendant, je mets en pratique ce que j'ai trouvé sur le monde des bloggeurs : un petit diaporama. Il s'agit de quelques photos prises par Rod.











Plus des images gif animées de ma confection...




mardi 23 octobre 2007

Tous propriétaires de leur logement

Notre président veux faire de nous un peuple de propriétaires de leur logement. C'est pour cela qu'il nous incite à investir dans l'immobilier dans son récent "paquet fiscal". Aussi, j'aimerais évoquer un aspect de la loi fiscale suisse qui m'avait étonné il y a une vingtaine d'années quand j'y travaillais.

Quand on déclare ses revenus en Suisse, on remplit une case intitulée "Valeur locative" dans le cas où l'on est propriétaire de sa résidence principale. Et cette valeur locative est ajoutée aux revenus du contribuable propriétaire. Ce qui fait qu'à salaires identiques, toutes choses égales par ailleurs, un propriétaire paiera plus d'impôts qu'un locataire.
Y-a-t'il une logique à pénaliser de la sorte les propriétaires de leur logement ? Oui, si on se place du point de vue du revenu disponible. Prenons deux contribuables dont les revenus salariaux sont identiques : 1000. Et supposons qu'à ce niveau de revenu le taux d'impôt moyen soit de 20%. Le loyer du locataire est de 300, et l'on suppose que c'est la valeur locative pour un propriétaire d'un logement équivalent en faisant l'hypothèse d'un rendement de 5% sur une valeur de 6 000 du logement.

En Suisse, le locataire a un revenu disponible après impôt et logement de 500 (1000 - 300 loyer - 200 impôt), tandis que le propriétaire subit un impôt de 260 (20% de 1000 + 300 de valeur locative) et son revenu disponible est de 740 (1000 de salaire - 260 d'impôt).
En France, le locataire a le même revenu disponible de 500 tandis que le propriétaire dispose de 800 de revenu disponible (1000 de salaire - 20% d'impôt). Autrement dit, en France, quelqu'un disposant d'une fortune lui permettant de posséder sa résidence principale est favorisé par rapport au propriétaire suisse.
Mais il est aussi favorisé par rapport au locataire français, toutes choses (in)égales par ailleurs. En effet, si ce locataire dispose de la même fortune de 6 000 investie en biens mobiliers à 5%, il paiera là aussi 20% d'impôts sur 300 soit 60 pour un impôt total de 260.

Quand je dis, pour avoir passé 12 ans en Suisse, que la France est un paradis fiscal, tout le monde se moque de moi !

dimanche 21 octobre 2007

Visicalc sur Apple II en 1980

Mon premier ordinateur fut en 1975 un Alcyane dont je reparlerai bientôt. J'ai acheté le second dans le Rhode-Island le 8 août 1980 à l'occasion d'un voyage depuis Montréal où j'ai séjourné pendant une année universitaire. Ce fut un Apple II, un des tout premiers micro-ordinateurs grand public.
Si "Space Invaders" fit la joie de mes enfants dès le début, c'est Visicalc qui fut une véritable révolution pour moi dès que j'en fis l'acquisition. Curieusement, dans un article de la toute nouvelle revue "L'Ordinateur Individuel", le rédacteur qui faisait la critique de Visicalc avait conclu par un "bof". Il m'est arrivé à moi aussi de passer parfois à côté de l'évidence sans la reconnaître...
Ma version de la disquette 5 1/4#, doit être un collector. Elle est datée "26 Nov 1979" mais je l'ai achetée à Montréal en septembre 1980 ; le stock apparemment ne tournait pas beaucoup.


La disquette System Master de boot de l'Apple tournait dans 16K, comme indiqué dans le coin supérieur droit, ce qui laisse réveur quand on pense aux mémoires centrales d'aujourd'hui et de la place qu'y occupe Windows...

Visicalc fut une révolution dans le monde informatique. Les successeurs les plus connus furent Multiplan tout d'abord, puis Lotus 1-2-3 et enfin Excel qui a raflé la mise (mais dont la dernière version, il y a 1 mois encore, donnait le résultat 100 000 pour la multiplication de 850 par 77,1).

Il est désolant de rappeler qu'à la fin des années 70 il y avait pourtant des micro-ordinateurs français tout à fait décents. Et Bull faisait des gros ordinateurs à la pointe du progrès. Mais, pas de chance, il y a eu le "Plan Calcul" et les Ingénieurs du Corps des Ceci et Celà ont pris les choses en main (cf ici le modèle bas de gamme de la haute administration dont j'ai croisé la peu reluisante carrière) !!!

mercredi 17 octobre 2007

Mes ancêtres dauphinois et bretons

Ci-dessous un morceau de l'ascendance de mon grand-père maternel Fernand Saunal, qui illustrera les conditions dans lesquelles j'ai failli avoir des ancêtres dauphinois et bretons.

Je suis donc allé aux archives de l'état civil de Grenoble où j'ai retrouvé la naissance de Joséphine Andréanne LE BARBOU.
Un livret de famille est le point de départ idéal pour des recherches généalogiques. Celui de mon arrière grand-père Félix Saunal m'a lancé sur la voie de potentiels ancêtres dauphinois, puisque son épouse, modiste, était née à Grenoble.

Les surprises commençaient !
Tout d'abord, la petite Joséphine n'avait pas de papa, du moins le jour de sa naissance. Car en marge de l'acte de naissance était portée la mention
" L'enfant a été légitimé par le mariage de ses père et mère François LE BARBOU et Marie HERMET célébré à Besançon (Doubs) le 22 décembre 1863 ".

Ni une ni deux, lettre à la Mairie de Besançon pour obtenir une copie de l'acte de mariage des "parents" de Joséphine. Et là, me voilà avec des ancêtres bretons puisque François LE BARBOU était né à Saint Thurien dans le Finistère...
Pour autant qu'il soit le vrai père de Joséphine. En effet, chose curieuse, sur son acte de naissance apparaissait comme témoin le "sieur André BARBOU, garçon de magasin, âgé de 60 ans" (pas de LE devant le patronyme). M'intéressant à cet André Barbou, je constate qu'en mars de la même année 1862 de la naissance de Joséphine Andréanne est née une autre Barbou, Joséphine Anne, couturière et fille du susnommé André Barbou. Dans les deux cas aussi est citée l'accoucheuse, une certaine Marie Fauchet, 60 ans.

Bizarre quand même ces prénoms Joséphine Anne, André, et Joséphine Andréanne autour de ce même patronyme Barbou sachant qu'apparaît l'année suivante à Besançon mon ancêtre François Le Barbou...

Mais revenons à la maman de Joséphine Andréanne. Dans l'acte de naissance de sa fille elle est mentionnée comme " Marie Hermet, domestique, âgée de 27 ans, née à Saint Sever (Aveyron), domiciliée à Grenoble ".
Et donc en guise d'ancêtres dauphinois, je tombe sur une native de l'Aveyron. Et de pas n'importe où en Aveyron puisque Saint Sever du Moustier est le lieu de naissance du futur mari de sa fille Joséphine !!! Autrement dit, cette Marie Hermet avait quitté son Aveyron natal pour se retrouver domestique à Grenoble, puis mère célibataire (on disait alors "fille-mère"). Est-ce la misère qui l'avait faite se placer comme domestique dans une famille à 500 kilomètres de là ? Avait-elle été éloignée par ses parents justement parce qu'elle était tombé enceinte au village ? Ou bien peut-être avait-elle suivi quelque colporteur dont elle serait tombée amoureuse ? Toujours est-il que sa fille Joséphine Andréanne a dû retourner chez ses grand-parents en Aveyron et y a fait la connaissance de son mari Félix Saunal.

Quid toutefois de mes ancêtres bretons ? A la mairie de Saint Thurien (Finistère sud), je n'ai pas trouvé trace ni de François Le Barbou (né en 1826), ni de son père Jean, les archives étant parties à Quimperlé. Je n'ai trouvé que l'acte de décès de la mère de François Renée Le Bail, morte mendiante en 1835 et dont j'ai parlé dans un autre billet. Aucune mention du mari Jean, avait-elle été abandonnée ? Où était son fils de 9 ans au moment où elle est morte ? A cette époque-là sévissait une grande misère dans ces régions, le père est-il parti avec son fils pour essayer de survivre ?

Ce nom de Le Barbou sonnait bien breton, j'en ai donc cherché sur le minitel pour tenter de retrouver cette famille bretonne. On en trouve aucun ! Actuellement, il n'y a que 11 Barbou (sans LE) dans le Finistère, comme le André de Grenoble.

En définitive, probablement se sont retrouvées à Grenoble la fuite de deux misères. Celle de Marie Hermet quittant son Aveyron de chataîgnes et de lait de brebis. Et celle d'un Le Barbou et son fils abandonnant une femme et mère qui finira mendiante...

lundi 15 octobre 2007

Papiers d'identité

Il y a 35 ans, étudiant aux Etats-Unis, j'avais des papiers d'identité en plastique au format carte de crédit.

52 cm2 et 33 cm2, Austin, Texas, USA, 1972

8 ans plus tard, enseignant au Québec, même type de documents :

46 cm2 et 33 cm2, Montréal, Québec, Canada, 1980

Me voilà en 2007 en France :
....Carte d'identité (supprimée)....
67 cm2, Grenoble, Isère, France, 2007

....Permis de conduire (supprimé).....
237 cm2, Grenoble, Isère, France, 2007

Comment se fait-il que Nous Autres Français, Peuple Le Plus Intelligent De La Terre, ayons encore maintenant des documents officiels de taille non standard, trop grands, voire en carton comme mon permis de conduire ?

dimanche 14 octobre 2007

Amalia dessine et peint




Ma petite-fille Amalia qui a un peu plus de 4 ans aime dessiner et peindre. J'ai donc fait un petit diaporama de ce que j'ai récupéré de ses dessins. Pas de quoi crier au génie, ni de la vidéo, ni des dessins ! Juste un joli souvenir à lui garder pour plus tard.

samedi 13 octobre 2007

Les métiers d'antan

Comme beaucoup de français, mes ancêtres étaient paysans. Ils couvrent toutes les gradations dans l'échelle sociale, du propriétaire-cultivateur au brassier (qui n'a que ses bras à vendre) en passant par le laboureur (possesseur d'une paire de boeufs) et le journalier.
Parmi les artisans, c'est dans l'Aveyron que j'en trouve : un tonnelier, un charron, un forgeron,



et un sabotier

Plus deux tisserands et deux cantonniers, dont l'un était en même temps instituteur ! J'ai aussi enregistré un "ménager" (?), et plus récemment, un employé de commerce et un employé PLM (Paris-Lyon-Méditerranée, l'ancêtre de la SNCF).

Côté femmes, on trouve une tailleuse d'habits (mon arrière grand-mère dont il a été question avant), une modiste (dont je parlerai bientôt), deux rubannières, une lingère et un fille de service.

Plus triste, cet acte de décès relevé à Saint Thurien (Finistère) :
"Ce 3 juin 1835, X et Y sont venus nous annoncer la mort de Renée Le Bail, 41 ans, mendiante."

mercredi 10 octobre 2007

Straight A's, almost

En 1971, je suis parti faire des études à l'Université du Texas à Austin en Business Administration. Le système américain comporte 2 semestres de 4 mois, plus des demi-semestres en été, et des cours de 3 heures, habituellement, par semaine. Et un étudiant standard en suit 5 ou 6 maximum à la fois. Soit près de 12 à 15 cours par année universitaire. Chaque cours est noté de A à D.
Je n'ai obtenu que des A pour les cours que j'ai pris, sauf un seul B dans le cours de Marketing. Il faut dire qu'à cette époque (et maintenant encore, voir mon billet sur ce sujet), je n'aimais pas le marketing. Mais j'avais fait très fort tout au long du trimestre avec les "homeworks", ne remportant que des A ou des A+ là où certains étudiants américains se ramassaient des C. J'ai souvenir d'une étude de cas d'application de calculs statistiques où certains autres étudiants n'hésitaient pas à faire des prévisions de ventes négatives parce que leur droite de régression disait cela.

C'est dans ce cours que j'avais fait la plus belle étude de cas de ma scolarité texane. Il s'agissait d'une entreprise faisant de la faïence (style Jacob Delafon, bien connu de nos salles de bains), dont les ventes stagnaient et qui se posait la question de la création de nouvelles lignes de produits. Le plus sérieusement du monde, j'avais proposé une ligne de toilettes de jardin ou publiques pour que les chiens viennent y lever la patte ou y faire leurs crottes, tablant sur le nombre élevé et croissant de "pets" dans les familles US. Mon étude était rigoureuse et conforme à l'enseignement reçu, j'obtins la note maximum pour ce devoir.

Or le manque d'humour de mon professeur me rattrapa pour mon "term paper". Il s'agit d'un papier d'une dizaine de pages à rédiger sur un sujet au choix, bien connu dans les universités américaines. Certains étudiants se faisaient d'ailleurs de l'argent de poche en revendant des term papers tout faits.
Mais moi, confiant dans toutes les notes intermédiaires maxi engrangées dans le cours, j'ai fait un papier pour expliquer pourquoi je détestais le marketing. Voilà comment un A garanti s'est transformé en le seul B de ma scolarité. Et si j'ajoute que même dans le cours de Sport j'avais obtenu un A, ceux qui me connaissent vont bien rigoler.

lundi 8 octobre 2007

Poulet grillé


Le français à l'étranger a souvent un rapport tendu avec la nourriture locale. Outre le bon steack/frites qui ne figure pas au menu, ils sont scandalisés par la manière déplorable dont les indigènes cuisinent.

Je me souviens, au cours d'un voyage au Portugal, avoir regardé devant un restaurant des poulets en train d'être grillés. A côté de moi se trouvaient quelques touristes français qui se gaussaient en s'exclamant :

" Ils sont fous ces portugais, regarde comment ils font griller le poulet !!!"

En effet, les poulets étaient ouverts par le milieu, étalés à plat entre les deux grilles et cuits de cette façon sur la braise en retournant le grill de temps en temps. Pourtant, loin d'être aberrante, cette méthode permet de griller plus uniformément la viande que lorsque le poulet reste entier à la broche. Souvent avec le tourne-broche, les ailes sont brûlées alors que l'avant-cuisse reste un peu trop rosée.

samedi 6 octobre 2007

Emigration choisie...

En ces temps où l'on parle d'ADN, de quota et d'immigration choisie, je ne peux que me remémorer avec amertume cette expérience que je qualifierai, soyons positif quand même, d'émigration choisie...

Responsable d'un Mastère de l'INT (Institut National des Télécommunications) sur la "Conception des Systèmes d'Information" dans les années 90, j'avais à faire la sélection des candidats sur la base d'un dossier et d'une interview.
En 1994, j'ai eu à traiter le dossier d'un postulant marocain, Khalid M., qui travaillait chez Apple à Agadir après des études en informatique dans son pays. Il lui était pratiquement impossible financièrement de faire le voyage en France juste pour une interview. Mais devant assurer quelques cours à Rabat, je lui ai donné rendez-vous à mon hôtel pour cette interview. Natif moi-même d'Agadir, j'avais une tendance a priori à une certaine indulgence. Mais là, ce candidat était vraiment bon, et il fut donc accepté.
Les études duraient 9 mois, plus 6 mois de stage en entreprise. Khalid est donc venu seul, laissant à Agadir sa femme et son enfant en bas âge. Il a souhaité faire venir son épouse une semaine ou deux pendant les vacances de Noël, puis de Pâques, puis l'été venu, mais malgré ma lettre de recommandation au Consulat de France, elle n'obtint aucun visa. Ce sont donc 15 mois que Khalid fut séparé de sa famille.
Evidemment, il fit une année scolaire excellente, puis un stage où il fut très apprécié par la banque qui l'employa. Au point que cette dernière lui offrit une prolongation de stage de 6 mois grassement payé s'il le souhaitait.
Mais Khalid alla cet été-là voir le Consulat du Canada en vue d'y émigrer avec sa famille. Il faut se rappeller ce fameux 1er mai 1995 où un marocain fut jeté dans la Seine par des skinheads sortis d'un cortège du Front National. Et se noya... Khalid se retrouva donc avec sa famile à Montréal début 96 pour démarrer une carrière d'ingénieur réseaux informatiques. Très vite, il devint son propre patron, et acheta une maison à Ville Saint Laurent, près de Montréal. Je ne sais ce qu'il est devenu depuis.

Dans cette histoire, j'étais certes heureux d'avoir fait mon travail en contribuant à la promotion de quelqu'un qui le méritait bien. Mais quel gâchis quand même, avec beaucoup d'amertume de son côté comme du mien.

jeudi 4 octobre 2007

La compote de rhubarbe, façon Jean-Pierre

Mon ami Jean-Pierre, qui aime bien s'amuser, m'avait envoyé un mail avec des textes et des photos expliquant, à sa manière, comment faire de la compote de rhubarbe.
J'ai repris le tout et fait une petite vidéo humoristique que, je l'espère, vous apprécierez.
Attention, parfois le texte déroule trop vite car j'ai voulu rester dans les 3:05 minutes que dure la chanson d'accompagnement. Cliquer sur le bouton Avance/Pause pour prendre le temps de lire si nécessaire.

mercredi 3 octobre 2007

Ici reposent Françoise Croze et ses enfants

J'ai parlé autrepart de Pétaloup, lieu où ont vécu mes arrière grands parents paternels. Il y a plus d'une vingtaine d'années, j'y étais passé en souvenir des journées d'après-guerre où mes soeurs et moi nous refaisions une santé. J'y étais aussi venu une semaine y réviser mon bac en 1958. J'avais cette fois-ci retrouvé une maison en très piteux état : ouverte à tous les vents, le plancher était effondré, partout des gravats et des ordures laissées par des randonneurs de passage.


Au milieu de tout cela, j'étais tombé sur cette plaque tombale qui était sur la tombe de mon arrière grand-mère Françoise Croze (et de ses parents). Avant que l'emplacement au cimetière ne soit récupéré... Je l'ai emmenée avec moi.

Le plus émouvant était la mention de "ses enfants" dont les prénoms ne sont même pas énoncés. Ainsi que son jeune âge : 32 ans... Mariée à 20 ans, elle a eu 7 enfants en 12 ans de mariage, dont trois seulement ont survécu. Les quatre autres sont morts à l'âge de 2 jours, 4 jours, 25 jours et 8 mois. Et elle est morte en couche à la naissance du dernier.

Il faut dire qu'elle vivait à 1000 mètres d'altitude, au milieu des bois, à 1 kilomètre à peu près de la route la plus proche... J'ai sorti la carte de l'endroit sur Google Earth pour donner une idée de de l'isolement qui devait être le sien :


Le splitting, vous connaissez ?

J'ai travaillé en Suisse une douzaine d'années. Durant ce séjour, mon épouse a aussi travaillé , mais pendant 6 ans seulement, et avec un salaire sensiblement inférieur au mien.
Arrivés tous deux à 65 ans, le système de retraite de base suisse (équivalent de la CRAM en France) a calculé nos droits respectifs.

Résultat des courses : mon épouse touche une rente supérieure à la mienne de 40 francs suisses par mois !!!

Ce n'est pas une erreur, évidemment, c'est le résultat du "splitting". En effet, en Suisse, les droits à la retraite sont calculés sur la somme des salaires des conjoints, chacun acquérant des droits correspondant à la moitié des gains du ménage.
Alors, me direz-vous, mon épouse devrait au mieux recevoir la même retraite que moi ? Encore un détail, jusqu'à présent les femmes ne devaient travailler "que" 42 ans pour obtenir une retraite pleine, et les hommes 44. Et donc les droits de mon épouse sont calculés sur la base de 12/42 au lieu de 12/44 pour moi. D'où l'écart en sa faveur.
Mais il y a quelques années, la Confédération a tenu compte du désir des femmes d'être les égales des hommes. Et elle ramène progressivement à 44 années l'obligation de travailler pour les femmes, comme pour les hommes !

Pourquoi en France n'adopte-t'on pas ce système bien plus juste puisqu'il préserve au mieux les droits à la retraite d'un conjoint moins bien payé, voire restant à la maison pour élever des enfants ? Nous qui aurions tendance à voir dans la Suisse un pays du libéralisme sauvage ?