dimanche 25 janvier 2009

Le CD des délaissées

Emily Loizeau sort son 2ème album "Pays Sauvage" dans une semaine, le 2 février. On y trouve certaines chansons qu'elle chantait en concert comme celle qui donne son titre au CD, "Songes" et "In Our Dreams". Malheureusement, je déplore l'absence du très beau "Summertime" que j'avais entendu à Saint Pierre de Chartreuse en juillet 2007 et qui avait fait l'objet d'un de mes billets à cette époque.
Cette déception m'a donné l'idée de constituer un pseudo CD contenant les chansons interprétées par Emily en concert mais qui n'ont pas été enregistrées sur disque. Je les ai extraites de vidéos ici et là, les voici sous forme de jukebox :

jeudi 22 janvier 2009

Des subprimes à Madoff

Dans son édition du 17 janvier 2009, Le Monde propose un article, Les rabatteurs au coeur d'une arnaque mondiale, qui m'a rappelé le billet que j'écrivais en septembre 2007 à propos du placement qu'avait fait une amie. J'y écrivais notamment :

" Il y a un an, mon amie O., proche de la retraite me parlait de son petit capital à placer pour plus tard. Le confier à la banque lui rapportait entre 1,50% et 2%, ce qui la choquait alors que certains "gestionnaires de fortune" promettaient entre 8% et 10%. Je lui ai dit qu'un tel rendement avec un tout petit peu de garantie, cela n'existait pas !... Mais elle a quand même placé son argent ainsi.
Il y a six mois, quand je lui en reparlais, elle me disait qu'elle recevait des relevés mensuels faisant état d'intérêts entre 7% et 9%...
"
A cette époque-là, je me disais qu'avec les subprimes, elle risquait de perdre une partie de son pécule. Mais je ne lui ai pas conseillé de retirer ses billes pendant qu'il était encore temps, même si elle y devait y perdre un peu en route. C'était difficile de lui donner un tel conseil, et qui suis-je d'ailleurs pour lui prodiguer des conseils financiers ? Dommage quand même...

Car depuis sont arrivées et la crise financière, et l'affaire Madoff. Et donc quand je lis l'article du Monde, je me dis que cela sent le roussi pour mon amie. D'autant plus que son "gestionnaire de fortune rabatteur" est mort entretemps (rien n'indique que ce n'est pas de mort naturelle), que tout est maintenant bloqué à la commission bancaire et que c'est désormais le black-out total sur ce qu'est devenu son investissement. Est-il même censé de s'en remettre à un avocat pour tenter de récupérer un placement qui s'est peut-être évanoui ?


Et rétrospectivement je me dis que si elle avait effectivement retiré son argent l'année dernière, dans l'hypothèse où son rabatteur l'avait bien placé dans du "Madoff", mon amie aurait fait du 7%/9% d'intérêt !!! Comme tous ceux qui se sont retirés à temps et dont on n'entend pas parler d'ailleurs...

lundi 19 janvier 2009

Bestiaire d'antan (2)

[Suite du billet précédent]

La Sauterelle. Ou plutôt le criquet pélerin. Celui que l'on voyait parfois dans la Marrakech de mon enfance. Le souvenir de nuages de criquets tourbillonnants puis leur plongée sur un arbre ou un jardin. Celui de la rue en face de notre maison, gluante de tous les insectes écrasés. On en entend moins parler aujourd'hui, est-ce la montée de la sécheresse au Sahel, ou bien contrôle-t-on mieux l'éclosion périodique des larves ?


Le Taon. On disait aussi "tavan" dans le Haut-Jura des années 50. Petits ou gros, ils étaient opiniâtres pour venir nous piquer. Mais aussi assez faciles à attraper. Et notre vengeance manquait d'élégance... Délicatement tenus entre le pouce et l'index, on leur enfilait par l'arrière une herbe plus ou moins longue ou touffue selon leur grosseur. Il suffisait de prendre le brin d'herbe, le taon battait des ailes frénétiquement, on lâchait et on admirait le vol lourd de ce que l'on appelait alors notre "bombardier" !


Le Têtard. La "boutasse" de la maison de famille du Mont Pilat était pleine de têtards à divers stades de leur métamorphose. C'est surtout quand leurs pattes de devant commençaient à pousser qu'ils nous intéressaient. Plus tard, lorsque leur queue disparaissait, ils étaient moins jolis. Devenus de petites grenouilles sautant dans les herbes, nous aimions les attraper et les garder dans nos mains quelques instants. Sans leur faire de mal.


La Vache. On accompagnait notre cousin jurassien dans les champs pour garder les vaches. On disait d'ailleurs : "on va en champs les vaches", rendant transitif le verbe aller. Et en repartant, pour regrouper le troupeau, on imitait notre cousin en psalmodiant "Allé Noza". Et les vaches comprenaient "Allons nous-en" ! Au retour, nos cousins trayaient les bêtes avant d'aller porter le lait au chalet. Et on avait droit à un verre de lait mousseux et tiède dont j'ai encore le goût dans la bouche.


Le Ver à soie. J'ai de vagues souvenirs de vers à soie dans le Maroc de ma prime jeunesse. Je les ai retrouvés quand ma fille était à l'école primaire. Des oeufs avaient éclos, on ramenait force feuilles de mûrier pour les nourrir et nous avons pû admirer les vers devenus gros et gras former leur cocon.


S'agissant de ma fille, je terminerai avec Le Cloporte ! Celui que nous lui sortîmes de la bouche alors qu'elle jouait à l'âge de 2 ans sur la terrasse devant notre appartement à Austin (Texas). Tout ceci pour dire que si les enfants d'aujourd'hui étaient plus confrontés à la nature, même boueuse et sale, et aux animaux, éventuellement hostiles, peut-être auraient-ils moins d'allergies et résisteraient-ils mieux aux gastros de maintenant !
Un bémol tout de même : nous, c'étaient les poux, les oxyures et le ténia !!! Et donc la Marie-Rose et le Vermifuge Lune...

vendredi 16 janvier 2009

Bestiaire d'antan (1)

A regarder mes petits-enfants, j'ai l'impression qu'ils acquièrent une connaissance du monde animal toute différente de la notre à 60 ans de distance, du fait d'un environnement urbanisé pour l'immense majorité d'entre eux. Parfois, les animaux leur sont certes familiers s'ils ont un chat ou un chien à la maison, mais ils le sont surtout par les dessins animés et les livres d'histoires. Et donc dans ces derniers cas d'une manière caricaturale et désincarnée.
C'est ce que je me disais en les regardant, et j'ai essayé de me remémorer les animaux qui ont peuplé mon enfance. En voici quelques uns qui me reviennent à l'esprit, par ordre alphabétique :

Le Goujon.
Pendant les vacances dans l'Aveyron nous pêchions dans un ruisseau au nom évocateur : le Merdarier... L'exploit consistait à attraper des goujons, nous les mettions alors dans un bocal pour admirer leurs moustaches. Quelques heures après, c'est leur ventre en l'air qu'ils nous montraient...


Le Grillon. Nous nous amusions parfois, dans les prés, à faire sortir un grillon
de sa cachette. Un trou de grillon est assez facile à trouver dans un champ récemment fauché. Il faut prendre une herbe, l'introduire de quelques centimètres dans le trou et de la faire tourner dans un sens et un autre pendant quelques secondes. Souvent, on voyait alors le grillon sortir ; on hésitait quand même à tenter de prendre dans notre main un insecte certes sympathique mais dont la couleur noire et brillante nous effrayait un peu.

Le Hanneton. On ne trouve pratiquement plus ce coléoptère sous nos lattitudes, les produits chimiques n'y sont probablement pas pour rien. J'avais 6 ans alors et nous aimions en prendre un, le mettre dans une boîte d'allumettes puis, une fois en classe, le sortir, le mettre sur une règle verticale sur laquelle il montait. Arrivé en haut il s'envolait de son vol lourd et bruyant du plus bel effet. Il fallait éviter de se faire prendre, évidemment.


Le Lapin. Pas de grand mystère ici. Mais le souvenir de mon père préparant un lapin pour le civet du lendemain pendant nos vacances dans le Jura. On nous épargnait la mort et la saignée d'un animal que nous avions vu précédemment manger herbes et carottes. Mais j'observais avec attention la manière dont mon père enlevait la peau de ce lapin. En commençant par les pattes arrière, puis en tirant progressivement vers le bas de la carcasse suspendue contre la porte de la remise. Le point délicat était l'ouverture du ventre de la bête, souvent la vessie éventrée faisait gicler l'urine. A la fin, la peau séchait longuement avant d'être laissée pour quelques pièces à un "pâtis", sorte de colporteur qui les récupérait.

La Poule. Juste un souvenir dans le Mont Pilat d'après-guerre : celui d'un amusement des paysans d'alors avec ce genre de bestiole. Ils en prenaient une, lui tenaient la tête en maintenant leur bec par terre. Et avec une craie, ils tiraient un trait à partir du bec posé au sol. La poule une fois lâchée ne bronchait pas, restait une dizaine de secondes dans cette position, probablement hypnotisée. Puis s'en allait légèrement groggy. Et tout le monde de bien rigoler.

La suite ici...

lundi 12 janvier 2009

Demain ? Ou après-demain...

Aujourd'hui, c'est mon anniversaire. Ou plutôt un anniversaire. Celui de mes 66 ans et 8 mois, soit 66,6666... ans : je suis 2/3 de centenaire. Ce qui me plonge dans un abîme de réflexions...

J'ai beau me dire qu'à près de 67 ans, c'est plutôt un peu avancé en âge, j'ai du mal à me faire à cette idée. Autrement dit, 67 ans c'est vieux, je le sais et je le constate chez d'autres, mais en ce qui me concerne, je n'ai pas l'impression d'être vieux ! Tous mes cheveux et pas trop blancs, j'ai mon autonomie, je lis, vais au cinéma, ne dis pas trop de bêtises, gère correctement mon argent, continue même à être un peu créatif ne serait-ce qu'à travers ce blog.

Mais en même temps, je ne peux que regarder les chiffres : normalement, il me reste un peu plus de 11 ans à vivre selon les statistiques, peut-être un peu plus du fait que j'ai déjà atteint 66. Et 11 années, cela me semble un peu faible à mon goût, pour moi c'est demain... Bref, c'est trop tôt.

Par contre, les statistiques parlent aussi de l'accroissement du nombre de centenaires, plus de 35000 après 2040 si j'y arrive. Soit 33 ans potentiellement devant moi, je trouve que c'est un peu trop ! Un après-demain qui ne se ferait pas sans dommages, dont les prémices montrent le bout du nez. Des genoux qui commencent à rouiller, un embonpoint qui m'éloigne des 59 kilos de mes vingt ans, une mémoire moins papier-collant qu'autrefois...

Il n' y a pas d'âge idéal pour tirer sa révérence, je suis fataliste comme le Mektoub que l'on entend dans l'Agadir où je suis né, je ne m'offusquerai pas. Une seule chose tout de même : ne pas survivre à mes enfants.

jeudi 8 janvier 2009

Le cimetière des éléphants

Dans la Haute Fonction Publique française, quand on ne sait pas trop quoi faire d'un Ingénieur du Corps des Mines, des Ponts ou des Télécommunications, on le rapatrie au sein d'un Conseil Général des Mines, des Ponts ou des Télécommunications, on dit dans le milieu des "corpsarts" qu'il a alors rejoint le "cimetière des éléphants". C'est ce qui est arrivé à mon dernier directeur, dont vous savez tout le bien que je pense de lui si vous avez lu ce que j'en dis dans d'autres billets.

Mais tous ne sont pas incompétents, loin s'en faut : ils font des études qui servent aux divers ministères pour lesquels ils travaillent. Toutefois, un certain nombre d'entre eux sont à l'évidence sur une voie de garage vers laquelle les a conduit une carrière médiocre.


Et par ces temps de recherche d'économies, je suggère à nos gouvernants qu'ils se penchent sur le problème du coût de la gestion de ces hauts fonctionnaires surnuméraires. Non pas en mettant en cause leur statut de fonctionnaire et leur salaire, même immérité, mais simplement en faisant en sorte d'éviter les dépenses superflues au regard de leur contribution. Je pense en particulier à tous les voyages qu'ils ne manquent pas de faire en vue de rapports qui n'intéressent personne. Citons également les frais de secrétariat pour rédiger des études qui ne sont rien d'autre qu'un transfert d'os blanchis d'une tombe dans une autre. Et les frais de représentation et avantages en nature injustifiés.
Quand on aura un peu fait ce ménage, il sera toujours temps de chipoter sur le nombre d'enseignants du secondaire affectés au rattrapage scolaire.

lundi 5 janvier 2009

Notez les 3 derniers chiffres au dos de votre carte bancaire

Internet n'est pas le seul endroit où l'on peut risquer une arnaque à la carte bancaire. Témoin ma commande récente du coffret de la réédition des 8 albums de Reiser par le Nouvel Observateur. Voici une copie du bon de commande :

(document égaré)

Comme on peut le voir, si je voulais payer par carte bancaire, il me fallait indiquer les 3 chiffres qui se trouvent au dos de ma carte.
Or ce "cryptogramme" m'est demandé quand je fais un achat sur internet, et je le donne sans problème. En effet, je considère l'achat sur internet comme presque absolument sûr, pour autant que l'on n'achète pas n'importe quoi à n'importe qui. Mais ces 3 chiffres, je ne les donne à personne car c'est justement le moyen de frauder sur internet.
Pour en revenir au Nouvel Observateur, j'ai téléphoné pour essayer de passer ma commande sans indiquer ces 3 chiffres. On m'a dit qu'il fallait que je les donne oralement si je ne voulais pas les inscrire sur le bon de commande. Raison invoquée : "C'est pour une question de sécurité !!!". Sécurité pour ce vendeur peut-être, mais insécurité maximum pour moi : je ne savais pas qui était au bout du téléphone, ou qui aurait ouvert la lettre dans laquelle j'aurais glissé le bon de commande...
J'ai donc fait un chèque.
Les albums sont bien arrivés, je vous donne un petit dessin en cadeau.