mardi 23 décembre 2008

Mon ami Jean-Pierre fait du mauvais esprit

Noël, Noël !
Ecoutez, parents, amis, l’histoire merveilleuse qui m’arrive en cette veille de Noël !

Je confesse n’avoir eu, jusqu’à ce jour, en raison d’un cœur sec et de principes réactionnaires, aucune sympathie particulière pour les fonctionnaires, agents des collectivités territoriales ou des services publics (auxquels nul plus que moi n’est toutefois attaché, comme se doit de le prétendre tout politicien quelle que soit son étiquette, au service public).

Et là, miracle ! miracle ! Mon esprit vient de s’ouvrir ! Je prends enfin conscience des bienfaits de la collectivité à mon endroit ! En dépit de mon arrogance et de mon égoïsme, le service public continue à veiller sur mon sort et à me combler de ses bienfaits.


Une explication préalable, mais brève, sera nécessaire.

Etant abonné à l’électricité depuis bien longtemps, et envisageant de quitter ma résidence de Versailles en juillet dernier, j’ai signalé à EDF mon intention de résilier mon abonnement (par lettre recommandée, ainsi qu’il se doit).
Un homme de l’art m’a fixé rendez-vous en septembre, et nous avons pu, de concert et de façon contradictoire bien qu’amiable, faire le point des indications du compteur.
C’est ainsi qu’en novembre, j’ai eu le plaisir de recevoir une facture négative émanant d’EDF (dont j’attends toujours le remboursement) découlant du fait que les estimations du fournisseur d’électricité avaient été surestimées.

J’imaginais assez stupidement que la procédure était close, et m’apprêtais à faire cadeau à EDF de mes 31,66 €, car nul plus que moi n’est attaché au service public.

Il n’en est rien, car je viens de recevoir une nouvelle missive d’EDF.

Je voudrais rendre hommage à ces hommes et ces femmes, héros glorieux et anonymes mais empreints d’une grande modestie (tel mon « Conseiller Clientèle Distribution »), qui ne signent pas leur courrier et n’indiquent pas leur nom, par pudeur sans doute.
Je voudrais honorer le serviteur zélé de ce service public qui, à peine quelques heures avant le réveillon, va se présenter dans un immeuble hostile pour y effectuer une tâche ingrate au lieu d’aider son épouse à décorer l’arbre de Noël.
Je voudrais enfin célébrer la discrétion de celles et ceux qui sont entrés dans ce Service Public comme on rentre à la Trappe, et qui, craignant de traumatiser un « usager » en répondant directement à son appel téléphonique, ont la délicatesse de lui laisser confier son message sur une boîte vocale au prix de 0,118 € par minute.

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