mercredi 19 mars 2008

Carla et Nicolas, de Botticelli

Je suis un cours d'Histoire de l'Art à l'Université Inter Age du Dauphiné. Pierre, notre éminent professeur, nous avait commenté ce tableau de Botticelli "Mars et Vénus" (v. 1483).


Il nous avait malicieusement décrit ce tableau où Vénus en pleine forme et prête à "remettre ça" est allongée pensive à côté de Mars visiblement exténué...

Il m'a plu de retrouver la référence à ce tableau dans le petit livre récent de François Léotard "Ca va mal finir" (Grasset) quand il évoque les récentes amours de notre Président :
"... Mais Disneyland, non ! [...] Et pourtant, il y eut, dans cet univers à pleurer, Carla Bruni. Un visage de Botticelli. [...] On sait (*) que Botticelli eut une liaison avec une religieuse qui s'appelait Lucrezia Buti. Elle lui donna un fils et ce fut à l'époque un scandale public. Dieu merci nous n'en sommes plus là mais cet épisode a sans doute permis à Botticelli de peindre les plus beaux visages du monde et d'exalter les merveilles et les joies du corps féminin.
J'ai donc fait un rêve : Nicolas et Carla sont dans les bosquets de Rambouillet, au-delà des jardins à la française, tels que nous admirons aujourd'hui Mars et Vénus, à la National Gallery de Londres. Botticelli peint : Mars est endormi, la bouche légèrement ouverte, écrasant dans son sommeil une sorte de petit satyre aux yeux égrillards, et Carla-Vénus regarde au loin, au dessus du songe de Nicolas, vers ses amours perdues. La chevelure de Nicolas-Mars est bouclée, elle retombe autour de son visage alors qu'un autre satyre - est-ce Guaino ? - souffle dans l'oreille du dieu avec une conque, afin, je l'imagine, de le rappeler à ses devoirs guerriers.
C'est une image magnifique du mâle dominé. "
Et plus loin :
Je souhaite que Carla nous confie en chantant la beauté fragile, émouvante, de sa dernière conquête. On entrerait ainsi, de nouveau, dans l'Histoire.
Mais Disneyland, non ! "

(*) Faux, Mr Léotard ! Andrée, une élève studieuse de Pierre me fait remarquer l'erreur : "Monsieur Léotard s'est trompé : ce n'est pas Botticelli qui a eu une liaison avec la religieuse Lucrezia Buti mais son maître, le carme Fra Filippo Lippi. L'enfant qui naquit de cette relation fut le peintre Filippino Lippi qui deviendra l'élève de Botticelli."

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