vendredi 23 mai 2008

Mon gasoil a un goût de poisson...

Constatation N°1 :

Quand j'ai acheté il y a 5 ans ma 206 Diesel, le gasoil était à peu près 25 centimes moins cher que l'essence sans plomb 95, et cet écart est passé (1,419 euros le litre aujourd'hui à la pompe où je m'approvisionne) à 5 centimes. Donc de 25% à un peu plus de 3% d'écart : le gasoil a pratiquement rattrapé l'essence.

Constatation N°2 :


Les pêcheurs voient leurs coûts monter fortement avec l'augmentation du prix des carburants. Ils disent qu'en payant 70 centimes le litre de gasoil, ils perdent de l'argent, et ils veulent ce gasoil à 40 centimes.



Conclusion N°1 :

Le gasoil payé par les pêcheurs était déjà pas mal subventionné par l'Etat, il va l'être encore plus. On nous dit que c'est parce qu'il n'est pas possible de reporter cette augmentation du prix de revient sur le prix du poisson payé par le consommateur.

Conclusion N°2 :

Qui a payé pour faire baisser le prix payé par les pêcheurs pendant ces 5 années ? Les propriétaires de voitures diesel, pardi ! Ils se rendent compte en effet qu'ils payent maintenant le gasoil le même prix que l'essence...

Moralité 1 :

On peut dire à la télé, à la radio ou dans les journaux pis que pendre sur ces fainéants d'enseignants, ces planqués de fonctionnaires, ces chômeurs profiteurs, etc.
Mais si vous ne voulez pas que le Parlement de Bretagne brûle une seconde fois, n'évoquez surtout pas cette coïncidence entre la remontée du prix relatif du gasoil payé par les propriétaires de diesel et la baisse réclamée vers 40 centimes de celui payé par les pêcheurs. D'autant plus qu'un pêcheur cache probablement un routier à l'affut !

Moralité 2 :

Il est normal que la solidarité nationale vienne en aide à ceux qui en ont besoin. Ce qui est probablement le cas en ce moment pour les pêcheurs. Mais elle doit se faire avec toutes les cartes mises sur la table. Et quand les affaires vont mieux, le bilan doit aussi être tiré. A cet égard, le monde paysan actuellement fait preuve d'un silence assourdissant... J'attends que l'on demande aux céraliers, et d'autres qui me préparent mon futur agro-gasoil, de cotiser pour rembourser, sur les vastes profits à venir, les subventions récentes.

2 commentaires:

Aurelien a dit…

Bonjour,
je pense qu'aujourd'hui, il faut pas se leurer, la France va mal. Une grande partie de ce mal est provoqué comme vous le dite, par tous ces feignants qui ne veulent pas travailler et encore moins cotiser 1 ans de plus alors qu'on meurt largement 10 ans plus tard. Kit à copier le système américain, autant copier (tout en gardant une couverture sociale minimum) le système : tu travail pas, t'as rien !
En espérant que la france va bouger !

Jean-Claude a dit…

Ce n'est pas exactement le sens de mon billet, loin s'en faut !
Je voulais plutôt dire que l'on peut sans risque critiquer publiquement certains groupes, comme les enseignants, les fonctionnaires ou les chômeurs. Ce que vous faites allègrement.
Mais qu'il ne fallait surtout pas faire de peine à d'autres, comme les pêcheurs ou les routiers par exemple.