A regarder mes petits-enfants, j'ai l'impression qu'ils acquièrent une connaissance du monde animal toute différente de la notre à 60 ans de distance, du fait d'un environnement urbanisé pour l'immense majorité d'entre eux. Parfois, les animaux leur sont certes familiers s'ils ont un chat ou un chien à la maison, mais ils le sont surtout par les dessins animés et les livres d'histoires. Et donc dans ces derniers cas d'une manière caricaturale et désincarnée.
C'est ce que je me disais en les regardant, et j'ai essayé de me remémorer les animaux qui ont peuplé mon enfance. En voici quelques uns qui me reviennent à l'esprit, par ordre alphabétique :
Le Goujon.
Pendant les vacances dans l'Aveyron nous pêchions dans un ruisseau au nom évocateur : le Merdarier... L'exploit consistait à attraper des goujons, nous les mettions alors dans un bocal pour admirer leurs moustaches. Quelques heures après, c'est leur ventre en l'air qu'ils nous montraient...
Le Grillon. Nous nous amusions parfois, dans les prés, à faire sortir un grillon
de sa cachette. Un trou de grillon est assez facile à trouver dans un champ récemment fauché. Il faut prendre une herbe, l'introduire de quelques centimètres dans le trou et de la faire tourner dans un sens et un autre pendant quelques secondes. Souvent, on voyait alors le grillon sortir ; on hésitait quand même à tenter de prendre dans notre main un insecte certes sympathique mais dont la couleur noire et brillante nous effrayait un peu.
Le Hanneton. On ne trouve pratiquement plus ce coléoptère sous nos lattitudes, les produits chimiques n'y sont probablement pas pour rien. J'avais 6 ans alors et nous aimions en prendre un, le mettre dans une boîte d'allumettes puis, une fois en classe, le sortir, le mettre sur une règle verticale sur laquelle il montait. Arrivé en haut il s'envolait de son vol lourd et bruyant du plus bel effet. Il fallait éviter de se faire prendre, évidemment.
Le Lapin. Pas de grand mystère ici. Mais le souvenir de mon père préparant un lapin pour le civet du lendemain pendant nos vacances dans le Jura. On nous épargnait la mort et la saignée d'un animal que nous avions vu précédemment manger herbes et carottes. Mais j'observais avec attention la manière dont mon père enlevait la peau de ce lapin. En commençant par les pattes arrière, puis en tirant progressivement vers le bas de la carcasse suspendue contre la porte de la remise. Le point délicat était l'ouverture du ventre de la bête, souvent la vessie éventrée faisait gicler l'urine. A la fin, la peau séchait longuement avant d'être laissée pour quelques pièces à un "pâtis", sorte de colporteur qui les récupérait.
La Poule. Juste un souvenir dans le Mont Pilat d'après-guerre : celui d'un amusement des paysans d'alors avec ce genre de bestiole. Ils en prenaient une, lui tenaient la tête en maintenant leur bec par terre. Et avec une craie, ils tiraient un trait à partir du bec posé au sol. La poule une fois lâchée ne bronchait pas, restait une dizaine de secondes dans cette position, probablement hypnotisée. Puis s'en allait légèrement groggy. Et tout le monde de bien rigoler.
La suite ici...
C'est ce que je me disais en les regardant, et j'ai essayé de me remémorer les animaux qui ont peuplé mon enfance. En voici quelques uns qui me reviennent à l'esprit, par ordre alphabétique :
Le Goujon.
Pendant les vacances dans l'Aveyron nous pêchions dans un ruisseau au nom évocateur : le Merdarier... L'exploit consistait à attraper des goujons, nous les mettions alors dans un bocal pour admirer leurs moustaches. Quelques heures après, c'est leur ventre en l'air qu'ils nous montraient...
Le Grillon. Nous nous amusions parfois, dans les prés, à faire sortir un grillon
de sa cachette. Un trou de grillon est assez facile à trouver dans un champ récemment fauché. Il faut prendre une herbe, l'introduire de quelques centimètres dans le trou et de la faire tourner dans un sens et un autre pendant quelques secondes. Souvent, on voyait alors le grillon sortir ; on hésitait quand même à tenter de prendre dans notre main un insecte certes sympathique mais dont la couleur noire et brillante nous effrayait un peu.
Le Hanneton. On ne trouve pratiquement plus ce coléoptère sous nos lattitudes, les produits chimiques n'y sont probablement pas pour rien. J'avais 6 ans alors et nous aimions en prendre un, le mettre dans une boîte d'allumettes puis, une fois en classe, le sortir, le mettre sur une règle verticale sur laquelle il montait. Arrivé en haut il s'envolait de son vol lourd et bruyant du plus bel effet. Il fallait éviter de se faire prendre, évidemment.
Le Lapin. Pas de grand mystère ici. Mais le souvenir de mon père préparant un lapin pour le civet du lendemain pendant nos vacances dans le Jura. On nous épargnait la mort et la saignée d'un animal que nous avions vu précédemment manger herbes et carottes. Mais j'observais avec attention la manière dont mon père enlevait la peau de ce lapin. En commençant par les pattes arrière, puis en tirant progressivement vers le bas de la carcasse suspendue contre la porte de la remise. Le point délicat était l'ouverture du ventre de la bête, souvent la vessie éventrée faisait gicler l'urine. A la fin, la peau séchait longuement avant d'être laissée pour quelques pièces à un "pâtis", sorte de colporteur qui les récupérait.
La Poule. Juste un souvenir dans le Mont Pilat d'après-guerre : celui d'un amusement des paysans d'alors avec ce genre de bestiole. Ils en prenaient une, lui tenaient la tête en maintenant leur bec par terre. Et avec une craie, ils tiraient un trait à partir du bec posé au sol. La poule une fois lâchée ne bronchait pas, restait une dizaine de secondes dans cette position, probablement hypnotisée. Puis s'en allait légèrement groggy. Et tout le monde de bien rigoler.
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