lundi 19 janvier 2009

Bestiaire d'antan (2)

[Suite du billet précédent]

La Sauterelle. Ou plutôt le criquet pélerin. Celui que l'on voyait parfois dans la Marrakech de mon enfance. Le souvenir de nuages de criquets tourbillonnants puis leur plongée sur un arbre ou un jardin. Celui de la rue en face de notre maison, gluante de tous les insectes écrasés. On en entend moins parler aujourd'hui, est-ce la montée de la sécheresse au Sahel, ou bien contrôle-t-on mieux l'éclosion périodique des larves ?


Le Taon. On disait aussi "tavan" dans le Haut-Jura des années 50. Petits ou gros, ils étaient opiniâtres pour venir nous piquer. Mais aussi assez faciles à attraper. Et notre vengeance manquait d'élégance... Délicatement tenus entre le pouce et l'index, on leur enfilait par l'arrière une herbe plus ou moins longue ou touffue selon leur grosseur. Il suffisait de prendre le brin d'herbe, le taon battait des ailes frénétiquement, on lâchait et on admirait le vol lourd de ce que l'on appelait alors notre "bombardier" !


Le Têtard. La "boutasse" de la maison de famille du Mont Pilat était pleine de têtards à divers stades de leur métamorphose. C'est surtout quand leurs pattes de devant commençaient à pousser qu'ils nous intéressaient. Plus tard, lorsque leur queue disparaissait, ils étaient moins jolis. Devenus de petites grenouilles sautant dans les herbes, nous aimions les attraper et les garder dans nos mains quelques instants. Sans leur faire de mal.


La Vache. On accompagnait notre cousin jurassien dans les champs pour garder les vaches. On disait d'ailleurs : "on va en champs les vaches", rendant transitif le verbe aller. Et en repartant, pour regrouper le troupeau, on imitait notre cousin en psalmodiant "Allé Noza". Et les vaches comprenaient "Allons nous-en" ! Au retour, nos cousins trayaient les bêtes avant d'aller porter le lait au chalet. Et on avait droit à un verre de lait mousseux et tiède dont j'ai encore le goût dans la bouche.


Le Ver à soie. J'ai de vagues souvenirs de vers à soie dans le Maroc de ma prime jeunesse. Je les ai retrouvés quand ma fille était à l'école primaire. Des oeufs avaient éclos, on ramenait force feuilles de mûrier pour les nourrir et nous avons pû admirer les vers devenus gros et gras former leur cocon.


S'agissant de ma fille, je terminerai avec Le Cloporte ! Celui que nous lui sortîmes de la bouche alors qu'elle jouait à l'âge de 2 ans sur la terrasse devant notre appartement à Austin (Texas). Tout ceci pour dire que si les enfants d'aujourd'hui étaient plus confrontés à la nature, même boueuse et sale, et aux animaux, éventuellement hostiles, peut-être auraient-ils moins d'allergies et résisteraient-ils mieux aux gastros de maintenant !
Un bémol tout de même : nous, c'étaient les poux, les oxyures et le ténia !!! Et donc la Marie-Rose et le Vermifuge Lune...

1 commentaire:

barbara a dit…

Les sujets de l'enfance et sur l'oizeau sont arrivés bien plus tard; mais comme le L est déja passé.