lundi 17 décembre 2007

Les yeux de la tête

Récemment, je suis retourné avec ma femme chez l'ophtalmologue. Nous étions ensemble dans son cabinet quand il nous a fait la visite. Sur son ordinateur, il a vu que cela faisait 3 ans et demi que nous n'étions pas allés le voir, alors qu'à notre âge nous devrions, nous a-t'il dit, consulter tous les ans, voire tous les six mois. Cela n'a pas pris, pour nous deux, plus de 15 minutes, essentiellement pour lire l'équivalent des ZU et MCF de ma jeunesse. Bien que ma vue n'ait pas bougé, il m'a fait une ordonnance pour des lunettes. Et j'ai fait, sans broncher (mais estomaqué quand même), un chèque de 132 euros. En revenant chez moi, j'ai regardé dans mes dossiers. En février 2004 nous avions payé chacun 55 euros, ce qui était déjà pas mal d'argent. 66 euros maintenant, c'est 20% de plus.

Sarkozy veux améliorer le pouvoir d'achat des Français. A nouveau, c'est par celui de ses électeurs qu'il commence...

samedi 15 décembre 2007

Medan-Djojakarta sur Garuda Airlines

En juillet 1992, à l'occasion d'un congrès à Tokyo, nous en avons profité avec mon épouse pour faire un voyage de 3 semaines en Indonésie. En nous débrouillant sur place par nous-même, cela s'est remarquablement bien passé dans un pays que nous avons beaucoup apprécié. Je serai moins enthousiaste sur la compagnie aérienne locale, le voyage de Medan (sur Sumatra) à Djojakarta (sur Java) via Djakarta nous ayant donné de belles frayeurs. Jugez-en plutôt.

Départ de Médan vers midi, en vue d'une arrivée en fin d'après-midi à Djojakarta après l'escale de Jakarta. Mais au bout de 40 minutes d'attente dans ce premier avion, on redescend pour en prendre un autre 1 heure après. Pas d'explications, mais on est encore dans les temps pour la correspondance.

A Djakarta, on embarque sur un Boeing 737, point fixe en début de piste, l'avion s'élance, prend de la vitesse et, sur le point de quitter la piste, freinage à mort pour s'arrêter en bout de piste. Sans encombre. Le capitaine nous explique qu'il y a eu une "red light" et qu'il a préféré interrompre le décollage. Retour en zone de départ, cela traîne et on patiente avec un carton repas tristounet.

Et on repart à la nuit tombante pour l'embarquement suivant. En vérifiant bien que le Boeing 730 n'est pas le même que le précédent ! Décollage OK, mais bruits sous l'avion au moment de rentrer le train d'atterrissage. L'avion se met en palier et commence à tourner. Comme je fais souvent des plaisanteries d'humour noir à ma femme qui a très peur en avion, je lui dis "Tu vas voir, on va revenir à l'aéroport". Elle me dit d'arrêter de plaisanter, mais effectivement, l'avion se met en descente et entame l'approche. On atterrit correctement, mais en regardant par le hublot au virage en bout de piste, je vois 5 camions incendie devant l'avion, et 5 autres derrière... Et le capitaine de nous confirmer que l'on a fait un "Emergency landing". Mais l'avion est arrêté en bon état. Arrêté, c'est le terme qui convient car le pilote a beau mettre les gaz à fond, l'avion vibre de partout mais refuse d'avancer. Une dizaine de minutes plus tard, un gros camion vient se placer devant l'avion pour le tirer, on entend le rugissement de ses moteurs mais rien à faire. Les bruits suivants sont ceux d'une masse violemment frappée sur le train d'atterrissage pour essayer de le débloquer. Jusqu'au moment où un camion viendra nous chercher pour nous ramener à la salle d'embarquement. Il est 22:30 et on nous dit qu'il est trop tard pour décoller avec un autre avion, que l'on va nous amener à l'hotel pour reprendre le 1er vol pour Djojakarta le lendemain à 6 heures.

On arrive après minuit dans un hotel de luxe, le temps de s'endormir pour un court sommeil, on est réveillé par un serveur qui nous apporte un "Welcome tea"... Quelques brèves heures plus tard, nous faisons le dernier vol qui se passe bien.

Mais il nous aura fallu prendre en tout 5 avions et 20 heures pour rallier Djojakarta.
Conclusion concernant Garuda Airlines : leurs avions sont plutôt mauvais, leurs pilotes plutôt bons, tant mieux...

mardi 11 décembre 2007

Emily à Seyssinet le 11 décembre 2007

Emily Loizeau était pour la 3ème fois cette année dans la région grenobloise, après Ste Marie d'en Bas à Grenoble en janvier et St Pierre de Chartreuse en juillet.

Salle comble, et au-delà, dans la salle Jean-Jacques Rousseau du Centre Culturel de Seyssinet. 1 heure 45 minutes de concert, longuement applaudi à la fin par un public debout.

Comme d'habitude, une introduction au violoncelle d'Olivier Koundouno inouïe (dans tous les sens de ce terme tellement ses improvisations sont chaque fois nouvelles, et enthousiasmantes). Et Cyril Avêque toujours aussi présent et efficace, bien que discret.

Ensuite, le concert se déroule avec quelques nouveautés comme "Cela n'arrive qu'aux autres" (de Polnareff) ou "La complainte des filles de joie" (de Brassens) qui devient un cheval de bataille d'Emily tellement elle le chante avec conviction et force. "Leaving You" et "Jasseron" sans micro agenouillée au bord de la scène pour terminer. Terminer est presque le terme qui convient puisqu'il ne lui reste plus que 3 concerts dans la tournée de près de 2 ans qu'elle vient d'accomplir.

Que de progrès accomplis dans sa manière de chanter... A titre d'exemple, "La Folie En Tête" dans son 6 titres de 2005 frisait, avec sa voix d'alors, la bleuette un peu niaise. C'est maintenant une magnifique chanson de nostalgie d'enfance tendrement évoquée.

A la fin du concert, séance de signature, pour les enfants notamment. Une question sur le regret qu'une admiratrice exprime de ne pouvoir écouter sur disque les chansons qu'elle découvre dans le spectacle. Il faudra attendre début 2009 pour le prochain CD... En attendant, un DVD Live est prévu en 2008.

Je suis allé offrir à Emily le DVD que j'ai tiré du concert de Saint Pierre de Chartreuse qu'a enregistré et diffusé TV8 Mont Blanc. Elle m'a gentiment remercié sur la couverture de la version de ce DVD que je garde.

Ce que je retiendrai de ce concert, c'est le plein d'enfants. Au moment de "Shower", discussion d'Emily avec l'un d'entre eux qui témoignait de son peu de goût pour la douche, et même le bain... Et les remarques des parents sur le fait qu'ils connaissent par coeur les paroles des chansons d'Emily.

J'en resterai à cette vidéo que j'avais mise sur YouTube et qui a suscité ce commentaire d'un père américain du côté de Boston :
"My youngest daughter is significantly autistic and even so, Emily's music
has reached into her and she sings and hums those wonderful lyrics throughout her day. Many Thanks
"
Merci Emily !

dimanche 9 décembre 2007

Le bâteau ivre


Quand j'ai connu ma femme, c'était en 1966, elle avait un coffret édité par la "Guilde du disque" intitulé "Plaisir de la poésie" constitué de 5 disques 33 tours. Et c'est sur un vieux Teppaz que l'on pouvait entendre cette anthologie de poèmes déclamés par toutes les plus belles voix de l'époque.

Maintenant que notre dernière platine a rendu l'âme depuis longtemps, nous n'écoutions plus ces disques. Mais comme je l'ai dit autre part, l'acquisition du tourne-disques USB2.0 change tout, et nous avons tout basculé sur CD.

Je vous propose ici la version du Bâteau ivre de Rimbaud lue par Jean Negroni.

Le bateau ivre - Rimbaud (par Jean Negroni)  

vendredi 7 décembre 2007

Cuisine italienne vs Mac Donald's à Altamura

Plutôt que de paraphraser une lecture récente, je vous cite ici une amusante histoire, tirée du livre de Jacques Saint Victor "Le Roman de L'Italie Insolite", Editions du Rocher (2007) :

"... Dans cette bourgade oubliée, en 2001, pour une raison étrange Mac Donald's, le roi de la restauration rapide, célèbre dans le monde entier pour ses Big Mac, ses frites grasses et ses Chicken Mac Nuggets, a décidé de s'implanter. Pourquoi Altamura ? Les as du marketing ont-ils oublié de s'informer ? La petite cité est célèbre dans tout le mezzogiorno, y compris jusqu'à Rome, pour son pain particulier, à l'ancienne, le pain d'Altamura, très apprécié des gastronomes italiens. A moins que, conscients de cette réalité, les princes du fast-food aient justement décidé une épreuve de force avec la cuisine traditionnelle. Dans les deux cas, bien
mal leur en prit. Car en quelques semaines, les managers mesuraient leur erreur. Après de bons débuts, liés à l'attrait de la nouveauté, ainsi qu'à une salle climatisée, bien utile dans ce sud étouffant, le Mac Do a vu très vite sa fréquentation péricliter. Entre-temps, les boulangers de la ville se sont mobilisés.
Ils ont proposé des pizzas et des fouaces de tout genre, avec des produits locaux de qualité et des prix alignés sur ceux du géant américain. Il en allait de l'honneur même du pain d'Altamura !... Au bout de trois ans et d'un changement de direction, les dirigeants du géant américain ont tiré le bilan amer de l'expérience : le Mac Donald's d'Altamura n'est pas rentable."
Et l'auteur de tirer une morale à l'attention de la cuisine française, la meilleure du monde, n'est-ce pas ?

"La leçon d'Altamura, c'est de l'anti-José Bové à l'état brut. Loin de détruire Mac Do par la force, Altamura l'a combattu sur son propre terrain, celui de la concurrence [...] fast food qui, au moins, offrent des menus rapides. En Italie, la cuisine populaire, celle de la trattoria ou de la tavola calda, a su conserver sa tradition millénaire."
Dans la vie de tous les jours, le Français urbain a le choix entre une nourriture de bistrot, souvent bâclée, qui oscille entre le sandwich frustant ou un plat approximatif singeant la grande cuisine sans être à la hauteur. Guère étonnant qu'il fréquente les comptoirs poisseux des
En France, chacun se le dit, notre "grande cuisine" est la meilleure du monde. Nos chefs dissertent dans des livres et à la télévision avec une assurance de philosophes. Rien de tel en Italie où le monde culinaire est plus modeste [...] Pour contrer Mac DO, la violence est l'ultime parade d'un peuple dont la cuisine s'est éloignée, de longue date, d'une tradition simple, pour ne pas dire pauvre.

jeudi 6 décembre 2007

Une belle histoire le matin en me levant

Quand nous avons nos petits-enfants à coucher le soir chez nous, on leur raconte une belle histoire avant de se coucher. Et ils s'endorment heureux...
Moi, le matin en me réveillant, je prends mon café, j'ouvre la radio et j'écoute Nicolas Sarkozy me raconter une belle histoire, toute nouvelle.

Ce matin, c'était sa communication en ondes courtes avec Ingrid Bétancourt. Plus émouvant, tu meurs. Evidemment, j'apprécie ce qu'il fait pour cette femme, mais trop, c'est trop, surtout quand c'est systématiquement mis en ondes...

France Inter le 6-12-2007 8 heures (28 secondes)&nbsp


On avait eu droit au "Grenelle de l'environnement", c'était beau comme tout. Du coup, on va avoir droit à une grêle de Grenelle qui vont nous tomber dessus. Avec des lendemains qui déchantent comme quand on lit ensuite dans Le Monde (5 décembre, page 8) le projet de loi qui suit ce Grenelle de l'Environnement :

La loi doit s'appuyer "sur la liberté de consommer et de produire avec ou sans organisme génétiquement modifié".
Le temps que l'on se rende compte que l'on s'est fait rouler dans la farine, on se retrouve devant son café du matin, on ouvre la radio, et en route pour une nouvelle belle histoire de ce bon Nicolas. Qu'est-ce qu'il nous a trouvé pour aujourd'hui ?


Mise à jour du 17 décembre :



De mieux en mieux, l'idylle de mon Président avec Carla Bruni !!! Moi qui croyais qu'avec Rachida...

dimanche 2 décembre 2007

La guerre du Tonkin de Louis Froment


Louis Froment (1859-1951) est mon arrière grand-père maternel, originaire de Villefranche de Rouergue dans l'Aveyron.

On le voit ici sur sa moto un peu après la guerre de 39-45, il était toujours alerte à près de quatre-vingt dix ans. Je me rappelle bien l'avoir vu quand nous étions passés chez nos grands-parents, probablement au retour du Maroc où nous sommes nés mes soeurs et moi.

Sur cette photo, on le voit entre ma soeur Michou et moi. Dans l'enregistrement qu'elle a fait en 1973 de notre grand-père Fernand, j'ai repris 3 minutes dans lesquelles il parle de Louis Froment, et plus particulièrement de sa guerre du Tonkin (1884-85) dans laquelle il s'était engagé.

Louis Froment au Tonkin 3mn15

Fernand racontait comment son beau-père Louis Froment était obligé de tremper le canon de son fusil dans le Yang Tse Kiang (*) pour le refroidir tellement il tirait de coups de fusil !!! On apprend aussi qu'il n'avait jamais écrit à ses parents durant son séjour en Extrême-Orient, et que sa mère, inquiète, s'était vue dire par une cartomancienne qu'elle ne reverrait plus son fils. Et que Louis à son retour était allée voir cette diseuse de bonne/mauvaise aventure pour lui donner une paire de claques...Ci-dessous, une "image d'Epinal" évoquant cette guerre du Tonkin.


(*) Comme le dit à juste titre le commentaire, il ne s'agit pas du Yang Tse Kiang, mais plutôt du Fleuve Rouge probablement.